Esat Pasha sipas shkrimeve franqeze

Perparimi Mar 22 Nov - 20:39

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[size=52]Albanie, 1914 : «Ce pays restera encore longtemps redoutable»
Par Marc Semo et Karole BEZUT — 14 juillet 2001 à 00:04[/size]
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A la veille de la guerre de 14, l'ambassadeur à Durazzo raconte le court règne du prince germanique imposé par les Occidentaux et renversé par les insurgés musulmans.

Albanie, 1914 : «Ce pays restera encore longtemps redoutable»

«Libération» vous propose un voyage autour du monde d'il y a un siècle, vu à travers le regard des diplomates, obscurs ou célèbres, qui l'ont chroniqué dans les dépêches et photos qu'ils envoyaient au Quai d'Orsay. Textes et photos, inédits pour la plupart, ont été exhumés des archives avec la coopération du ministère des Affaires étrangères.
Le calme est revenu à Durazzo l'actuelle Dürres qui était alors la capitale albanaise après le départ du prince germanique Guillaume de Wied imposé par les puissances occidentales protectrices de l'Albanie mais rejeté par tout un peuple. Joseph de Fontenay, ambassadeur de France au «pays des Aigles» dresse un premier bilan des événements dont il fut autant le témoin que le protagoniste. «Lorsque les insurgés entrèrent il y a un mois à Durazzo ils se contentèrent d'aller planter le drapeau turc sur le sommet du palais surmonté la veille encore du pavillon à aigle du prince de Wied», écrit le diplomate français le 4 octobre 1914 soulignant «les formidables erreurs accumulées avec une précipitation sans exemple par le prince germanique désorienté dans un pays balkanique.»
Guillaume Premier d'Albanie, capitaine de l'armée prussienne et héritier d'une vieille maison princière de Rhénanie dépossédée par Napoléon, s'est embarqué le 3 septembre sur le croiseur italien Misurata avec sa femme et ses proches pour un exil qu'il pense temporaire. Personne ne croit pourtant que ce hobereau hautain, portant les moustaches en croc comme le Kaiser, puisse un jour revenir. «Il se peut donc qu'après avoir assisté il y a dix ans à Séoul, à la disparition d'une des plus anciennes dynasties celle de l'empire coréen j'ai été témoin ces jours-ci de l'effondrement du règne le plus court, qui disparaît après tout juste six mois d'existence», écrit le diplomate qui reconnaît toutefois quelques circonstances atténuantes au monarque déchu: «Il ne faut pas oublier qu'en Albanie on vit encore au Moyen âge. C'est un agglomérat de tribus, de hordes, de mercenaires qui se louent au plus offrant pour guerroyer; comment a-t-on pu espérer transformer en quelques semaines un pays organisé encore sur des bases aussi antiques et prétendre le gouverner comme une principauté germanique du XXe siècle?»
Insurrection. La dérisoire geste du prince de Wied avait commencé le 7 mars 1914 quand il débarqua à Durazzo d'un navire de guerre autrichien. L'Albanie venait de se voir reconnue comme «principauté souveraine héréditaire et neutre» sous la garantie des grandes puissances mais plus de la moitié des quelque 1,5 million d'Albanais restaient hors des limites du nouvel Etat. En majorité musulmans et choyés par l'administration ottomane où ils faisaient volontiers carrière, les Albanais étaient restés longtemps indifférents à la fièvre des nouveaux nationalismes qui enflammaient les Balkans. Ainsi la Grèce, la Serbie, la Bulgarie étaient entrées en guerre en 1912 contre la Turquie afin de lui retirer ses dernières possessions européennes. Des députés albanais du Parlement de Constantinople avaient alors pris l'initiative de réunir le 28 novembre 1912 à Vlora, le grand port du sud de l'Albanie, 83 délégués qui se proclamèrent «Assemblée nationale». L'essentiel du territoire était envahi par les Grecs ou les Serbes mais rapidement l'insurrection fit tache d'huile. Les grandes puissances ne pouvaient plus faire l'impasse sur la question albanaise. Vienne et Rome se posaient en protecteurs. Paris et Moscou étaient hostiles jouant à fond la carte serbe. Lors de la Conférence de Londres, elles décidaient en même temps que la reconnaissance de l'Albanie de créer une «commission internationale de contrôle» avec une force de gendarmerie internationale pour restaurer l'ordre public. Elles se mirent d'accord pour nommer un prince germanique comme cela avait été le cas un demi-siècle plus tôt en Roumanie et en Bulgarie pour régner sur le nouvel Etat.
Fugue éperdue. «Le nouveau prince d'Albanie, envoyé par l'Europe, n'eut pas dû céder si facilement aux conseils intéressés des nationalistes albanais qui, à peine nés à l'indépendance, voyaient déjà dans la commission internationale de contrôle une atteinte portée à la liberté et la souveraineté de leur pays» remarque Joseph de Fontenay déplorant aussi qu'il ne se soit pas servi «des hommes expérimentés qui la composaient, tous avertis des choses de l'Orient». Guillaume de Wied est un être pusillanime «dont l'irrésolution ne tarda pas à devenir proverbiale». Dès son arrivée sur le trône, il se trouve au centre des intrigues des puissances occidentales sur les Balkans alors que la guerre s'annonce en Europe. L'Autriche-Hongrie le pousse à mener une politique antiserbe. Il se brouille avec les Italiens, qui furent au début ses protecteurs. Ses maladresses en politique intérieure furent tout aussi évidentes. Dès son arrivée, il s'entoure de grands propriétaires terriens.Les paysans commencent à grogner. Le caractère ostensiblement chrétien de la nouvelle cour royale irrite la majorité de la population profondément musulmane. Dès le mois de mai, des troubles et des révoltes éclatent.
Alors qu'une émeute enflamme Durazzo, il se réfugie sur un navire italien. «Dans cette fugue éperdue, conseillée par l'ambassadeur d'Autriche, croula tout le prestige du prince allemand [...]. Les Albanais sont réputés pour leur mépris de la mort et pour leur bravoure, ils ne comprennent pas que leur chef donne le signal de la fuite», explique Joseph de Fontenay. Le prince revint en ville peu après mais il était dès lors en sursis.

Les révoltes se multiplient. Guillaume de Wied se lance dans une fuite en avant. «Pour se défendre contre la rébellion des musulmans du centre du pays, le gouvernement princier fit appel aux Malissores et aux Mirdhites, c'est-à-dire aux tribus catholiques du nord. Guillaume Premier déchaînait ainsi la guerre religieuse parmi ses sujets semant entre eux les germes de la plus redoutable division», raconte l'ambassadeur de France dressant le tableau d'un pouvoir à la dérive. Le prince n'a plus l'argent pour payer ses troupes de mercenaires alors que les insurgés dirigés par Esat Toptani dit Esat Pacha, ancien ministre de la Guerre de Guillaume Premier et francophile convaincu, ont désormais le contrôle de presque tout le pays. A la fin août, ils marchent sur la capitale. Joseph de Fontenay rencontre une dernière fois en tête à tête Guillaume de Wied et le raconte dans un télégramme du 29 août. «Son altesse me demanda ce que je pensais de la situation. Je répondis que la seule solution paraissait être un départ de la famille princière d'autant qu'en plus du danger extérieur représenté par les insurgés impatients d'en finir avec Durazzo, il fallait tenir compte d'un péril non moins grand pour la capitale, celui qui naîtrait d'une révolte parmi les mercenaires, gens redoutables de tous les points de vue, réunis dans la ville dont ils encombrent les rues.» Le prince écoute, acquiesce mais ne se décide toujours pas. «La princesse se raccroche désespérément à la couronne d'Albanie», souligne le diplomate quelques jours plus tard. Finalement le 3 septembre au matin, la famille s'embarque et les insurgés entrent dans la ville sans combat.
Enseignement. La page est tournée. Joseph de Fontenay estime qu'il faudra, une fois la guerre finie en Europe, trouver une nouvelle famille régnante pour l'Albanie «si le principe du maintien de ce pays est admis». «Tout ce que nous pouvons souhaiter, c'est, si l'Europe doit placer un autre prince sur ce trône, que ce ne soit pas un Allemand» affirme le diplomate en tirant les enseignements de son passage au «pays des aigles»: «Quant à la France, elle n'a aucun rôle à jouer dans la nouvelle Albanie que l'on réorganisera après la guerre actuelle. Elle doit veiller avec soin de ne pas s'y laisser engager. L'Albanie, par sa nature, par sa population, par sa mentalité, est un pays qui restera encore longtemps redoutable à celui qui s'en mêlera d'une façon trop intime. Il faut disposer d'un voisinage géographique immédiat, comme celui de l'Italie, d'une pénétration de population comme celle des Italiens, pour être tenté de vouloir tirer parti de la situation.»
Epilogue. Joseph de Fontenay restera à Durazzo ambassadeur auprès d'Esat Pacha, nouveau maître de l'Albanie qui bloque les mois suivants une entrée en guerre contre la Serbie. Mais dans toute l'Albanie des révoltes éclatent encouragées par l'Autriche et surtout par le sultan ottoman qui a lancé la «guerre sainte». Les insurgés marchent à nouveau sur Durazzo. Joseph de Fontenay est évacué quelques mois plus tard. Esat Pacha sera assassiné à Paris en 1923.
avec Karole BEZUT et Pierre FOURNIé (photos) aux Archives du Quai d'Orsay
Mhttp://www.liberation.fr/cahier-special/2001/07/14/albanie-1914-ce-pays-restera-encore-longtemps-redoutable_371490arc Semo , Karole BEZUT

Perparimi Mar 22 Nov - 20:48

Mësimdhënies. Faqja është kthyer. Joseph Fontenay vlerëson se do të, kur lufta ishte e gjatë në Evropë, të gjejnë një familje të re në pushtet për Shqipërinë ", nëse parimi i mbajtjes së vendit është pranuar." "Të gjithë ne mund të shpresojmë për të është, në qoftë se Evropa është në vendin e një princ në fronin, kjo nuk është një gjerman," tha diplomati duke mësuar vizitën e tij në "vendin e shqiponjave" "si për Francën, nuk ka rol për të luajtur në Shqipëri e ri ne riorganizuar pas luftës të pranishëm. Ajo duhet të sigurojë kujdes që të mos le të angazhohen. Shqipëria, nga natyra e tij, popullsinë e saj, mentalitetin e saj, është një vend që do të gjatë të vështirë që do të përzierë me shumë ngushtë. Nuk duhet të jetë një lagje të menjëhershëm gjeografike, si ajo e Italisë, me një popullsi prej depërtimit si ajo e italianëve që të joshet për të duan të përfitojnë nga situata. "
Epilogu. Joseph Fontenay mbetet ambasadori Durazzo të Esat Pashës, mjeshtër i ri i Shqipërisë, që bllokon muaj në një luftë kundër Serbisë. Por në të gjithë revoltat Shqipëria të shpërthejë inkurajuar nga Austria dhe veçanërisht nga Sulltani osman i cili inicioi "luftë të shenjtë". Kryengritësit do të marshojnë në Durrës. Joseph Fontenay është larguar disa muaj më vonë. Esat Pasha u vra në Paris në vitin 1923.
me Karole Bézut dhe Pierre dhënë (fotografitë) në Arkivat e Quai d'Orsay

Esat Pasha sipas shkrimeve franqeze

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A la veille de la guerre de 14, l'ambassadeur à Durazzo raconte le court règne du prince germanique imposé par les Occidentaux et renversé par les insurgés musulmans.

Re: Esat Pasha sipas shkrimeve franqeze